Voilà. J’ai acheté l’édition physique (et limitée) de Life is Strange. Oui, j’ai acheté Life is Strange. À nouveau. J’avais déjà tous les épisodes au format dématérialisé. J’avais déjà fini le jeu. Et pourtant, je l’ai acheté. À nouveau. Pas seulement parce que l’édition limitée comprend la bande originale sur CD et un artbook de croquis préparatoires, ce qui est carrément génial, mais aussi et surtout parce que je souhaitais exprimer tout mon soutien à Dontnod Entertainment pour avoir développé un jeu aussi réussi, aussi sublime, aussi bouleversant. Parce que je souhaitais leur dire, « Merci ». Oui, chers membres de Dontnod. Merci à vous.
Merci d’avoir conçu un jeu dont j’estime qu’il sera le jeu d’une génération, un jeu qui changera pour longtemps la façon dont on raconte les histoires dans un jeu vidéo.
Merci d’avoir donné vie à des personnages aussi magnifiques, aussi attachants, aussi réalistes, aussi complexes. Des personnages qui semblent plus vrais que nature, non pas parce qu’on a ajouté des polygones sur leur visage comme on s’en contente trop souvent dans les jeux vidéo, mais parce qu’ils ressentent des émotions, parce qu’ils ont des forces et des faiblesses, parce qu’ils ont une part d’ombre et une fragilité très humaine. Rarement dans un jeu vidéo sommes-nous en mesure d’apprécier tous les personnages autant que le protagoniste ; mais vous, vous y êtes parvenus.
Merci d’avoir à ce point compris que le jeu vidéo, ce n’est pas seulement du divertissement, des défis, des objectifs. Le jeu vidéo, c’est aussi un support qui permet de raconter de fabuleuses histoires et d’émouvoir le joueur de mille manières inédites. On ne « gagne » pas un jeu comme Life is Strange. Ce n’est pas la fin qui compte, ce n’est pas une quelconque mission qui compte : ce qui compte, c’est la narration. (Et ce qui compte, c’est Syd, aussi. Syd compte, Syd Matters, vous l’avez ? OK, c’était nul).
Merci d’avoir éveillé les consciences sur des problèmes de société tels que le harcèlement, l’alcoolisme, la consommation de drogues, la violence domestique. Vous avez traité ces sujets de la façon la plus juste et la plus respectueuse possible, sans jugement aucun, et en posant au joueur les bonnes questions. Je n’ai aucun autre jeu en tête ayant abordé autant de thèmes inhabituels (inhabituels pour un jeu vidéo, j’entends) avec autant de réalisme.
Bravo aux talentueux graphistes qui ont façonné les environnements colorés mais inquiétants de Life is Strange. Vous avez su créer un univers mystique, fascinant, mystérieux, avec sa propre personnalité, sa propre beauté. Les environnements de Life is Strange sont beaux. Ceux qui les ont façonnés sont des artistes.
Bravo aux talentueux auteurs et scénaristes qui ont écrit et raconté l’histoire de ce jeu. Vous avez non seulement fait le sublime récit de l’amour, de l’amitié, du passage à l’âge adulte, du dévouement envers ceux qu’on aime, et de tant d’autres choses encore – mais la manière dont vous avez fait ce récit était également créative et immersive. Vous avez parfaitement compris les spécificités du jeu vidéo en termes de narration. L’histoire de Life is Strange est belle. Ceux qui l’ont racontée sont des artistes.
Bravo aux talentueux game-designers qui ont eu à surmonter les contraintes d’un jeu fondé sur le voyage dans le temps, et s’en sont sortis à merveille. Les mécaniques de jeu de Life is Strange sont innovantes à bien des égards. Le gameplay de Life is Strange est beau. Ceux qui l’ont conçu sont des artistes.
Bravo aux talentueux doubleurs qui ont donné vie aux personnages du jeu. Votre interprétation m’a ému de bien des manières. Sans vous, les personnages du jeu ne seraient pas les mêmes. Les personnages de Life is Strange sont beaux. Ceux qui les ont doublés sont des artistes.
Bravo à la talentueuse équipe musicale du jeu, pour avoir composé et assemblé une bande originale sublime, qui transporte littéralement le joueur ailleurs. Les chansons que vous avez choisies, la musique que vous avez composée, contribuent en très grande partie à l’atmosphère délicieusement mélancolique du jeu. La musique de Life is Strange est belle. Ceux qui l’ont composée sont des artistes.
Vous m’avez apporté de la joie, des larmes, de la peur, de l’amour et bien d’autres choses. Vous êtes de ces développeurs qui me rappellent pourquoi j’aime à ce point les jeux vidéo. De ces développeurs qui prouvent combien le jeu vidéo est, indéniablement et définitivement, une forme d’art. En tant que joueur, il me tarde de jouer à davantage de vos jeux, et de voir comment Life is Strange inspirera d’autres développeurs à créer d’autres expériences tout aussi émouvantes. En tant qu’étudiant, j’admire votre talent qui me rend d’autant plus enthousiaste à l’idée de devenir, à l’avenir, un acteur de l’industrie vidéoludique, et peut-être un jour travailler parmi des gens aussi talentueux. En tant que Français, je suis fier de voir des développeurs français récompensés pour leur talent et leur travail acharné. Le succès de Life is Strange est totalement mérité. En tant qu’être humain, enfin, je ne sais comment sortir de Life is Strange. J’ai fini le jeu pour la première fois il y a quelques mois, et je n’arrive pourtant toujours pas à cesser d’y penser. Je n’ai pas seulement joué à ce jeu, c’est lui qui a joué avec ma tête, mon coeur, mon âme, et je ne crois pas pouvoir réparer ce qu’il a chamboulé en moi. Ni avoir envie de le réparer, d’ailleurs.
Je pourrais continuer ainsi encore et encore et encore, et féliciter et remercier chacun et chacune de ceux et celles qui ont contribué à ce jeu. Je le pourrais, et je le devrais sans doute, tant Life is Strange m’a affecté, bien plus que je ne m’en suis rendu compte en y jouant pour la première fois. Mais comme pour toutes les oeuvres d’art, les mots nous font parfois défaut – et je ne voudrais surtout pas trahir Life is Strange. Pourtant, je vais devoir tâcher de trouver les mots justes, car je compte bien continuer à parler de ce jeu sur mon blog, dans les jours et les semaines à venir. Pour quelqu’un qui, comme moi, considère les jeux vidéo comme une forme d’art, ce ne sont pas les choses à dire qui manquent sur un jeu comme Life is Strange. Mais pour aujourd’hui, j’en resterai là.
À vous, lecteur, je n’ai plus qu’une seule chose à ajouter : jouez à Life is Strange. Jouez-le. Vivez-le. Ressentez-le.
À vous, développeurs et créateurs du jeu, je souhaite dire, une fois encore, merci. Tout simplement merci. You’re hella great.
Rédacteur indépendant passionné par le jeu vidéo, je partage sur ce blog mes impressions et mes émotions sur les jeux qui me touchent le plus.
Ton ressenti du jeu est touchant, vrai, parfait. Pour avoir cannalisé toute l’émotion que j’ai ressentie au contact de life is stange merci infiniment. Il est rare qu’un article me touche à ce point (je m’excuse à l’avance pour ce commentaire dégoulinant de guimauve ^^)
Question guimauve, mon article en lui-même n’était pas mal non plus. Tout est donc pardonné. 😉 Et merci, au contraire, pour ce commentaire !